Marcel Rufo, célèbre pédopsychiatre, peut nous parler de l’anorexie comme personne d’autres. En effet, il réalise beaucoup de conférence notamment en captivant son auditoire en voulant toucher les adolescentes moralement, mais aussi les petits enfants puisqu’il existe aussi des anorexies néonatales. Tout d’abord, l’anorexie est en augmentation de 1,5 % de plus cette année et 41% des adolescents sont intéressés par l’anorexie ! Cette maladie touche toutes les cultures. Il y a entre 5 % et 22 % de mortalité chez les anorexiques par arrêt cardiaque, trouble endocriniens, perte de potassium et suicides. Marcel Rufo nous explique que le stade ultime de la maladie est le stade « aérien ». Il parlait lors de son intervention d’une jeune fille qui comptait ses respirations pour ne pas « avaler » trop d’air et ne pas grossir ! La maladie selon lui est du à la volonté, d’image de soi, du corps. Les anorexiques ont besoin de sentir leur os. Ils sont dans un déni total, le déni de la maigreur, des sons. On peut les qualifier comme manipulateurs, ils manipulent les soignants mais dirigent leur agressivité contre eux-mêmes. Cette maladie peut survenir à la suite d’un décès ou d’une séparation familiale. Chez les garçons, l’anorexie est souvent une façon de masque une homosexualité.
1) L’anorexie auparavant
Au travers de la sociologie nous pouvons remarquer que l’anorexie mentale ne se retrouve pas dans les mêmes proportions partout dans toutes les cultures et à toutes les époques. Le premier cas mentionné dans l'histoire est celui de Catherine Benincasa, sainte Catherine de Sienne qui vécut au XIVe siècle (1347-1380). Pourtant, déjà au Moyen-Age, des périodes de jeûne et de sévères privations avaient cours au sein de communautés religieuse mystiques. Un autre cas célèbre est celui d'Élisabeth de Wittelsbach, dite Sissi, l’impératrice d’Autriche-Hongrie, qui vécut au XIX siècle (1837-1898). Au XXème siècle, il est possible de citer également la philosophe Simone Weil. La première description de la maladie est attribuée à Richard Morton qui lui donna le nom de « phtisie nerveuse » au XVIIème siècle (1689). Ernest-Charles Lasègue, médecin français du XIXème siècle a été l’un des premiers a donner une description psychopathologique de ce qu’il appelait « l’anorexie hystérique ». Dans un premier temps, les spécialistes crurent à un dérèglement de l’hypophyse. Ce n’est qu’à partir des années 1950 qu’on viendra à l’idée d’une origine psychique de l’anorexie mentale acceptant donc que- jusqu’à preuve du contraire- les problèmes physiques associés ne sont que la conséquence de l’arrêt de l’alimentation. A partir des années 1980, les troubles des conduites alimentaires en psychopathologie ont suscités une attention des spécialistes, notamment pour leur parenté structurelle avec les addictions.
NB: L’anorexie atteint toutes les couches sociales et culturelles (0,5% de la population féminine de 15 à 35 ans). Même l’Afrique du Nord est touchée depuis une dizaine d’années.
2) Les Symptômes
L’anorexie qui débute souvent chez les jeunes durant la puberté, plus habituellement chez les l’adolescente de 14-17 ans et avec seulement 5% chez les garçons. Elle peut également survenir chez les adultes, tout comme chez les jeunes pré-pubères, âgées de 10 à 12 ans. Elle se caractérise par une perte de poids extrême. Il existe deux catégories d’anorexie : l’anorexie classique et le « purge ». Le premier est un refus total de manger et le deuxième une orgie suivie d’une purge. Les deux types conduisent à des pertes de poids qui peuvent mener à la mort ou à des troubles cardiaques graves. Environ 18% des anorexiques meurent par sous-alimentation ou suicide.
Les signes sont classés en trois catégories : - Les signes inquiétants : Le régime ne s’arrête plus, évitement des repas, manies alimentaires : aliments triés, bannis ou admis, coupés en petits morceaux…, grande consommation d’eau ou de thé, repli sur soi et hyperactivité autour du sport et du travail scolaire, essayer de résister à la fatigue.
-Les signes qui ne trompent pas : La « règle des 3 A » : amaigrissement (mesuré par rapport au poids normal), anorexie (dégoût pour la nourriture, phobie de grossir), aménorrhée pour les filles (absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs). S’y ajoute souvent le déni : l’anorexique ne sent pas malade.
- Les signes alarmants : chute de cheveux, fragilisation des dents et des os, hypokaliémie (carence en potassium), baisse de la température corporelle et du rythme cardiaque… La croissance et la fertilité sont compromises, la vie aussi des risques d’arrêt cardiaque et une grande vulnérabilité aux infections.
Mais aussi le refus quasi-total d’accès à l’acte sexuel, douleur de la zone épigastrique, état dépressif, une image déformée du corps, le mensonge pour éviter les repas …
3) Les conséquences
« Tout va bien » disent certaines. Le corps, pourtant, ne tient pas le même discours.
Les conséquences possibles de l’anorexie mentale sont : une déshydratation, des désordres hormonaux, des déficits en minéraux essentiels, des atteintes des organes vitaux. Plusieurs personnes souffrant d’anorexie souffrent aussi d’autres troubles psychiatriques tels que la dépression, l’anxiété, la dépendance aux drogues ou à l’alcool, des troubles d’obsession ou de compulsion. De plus il existera souvent une hyperactivité, une baisse de la température centrale, une bradycardie (pouls inférieur à 60), une activité sexuelle pauvre et une aménorrhée (absence des règles) parfois masquée par la prise de la pilule. Dans 1 cas sur 4 il existe aussi une potomanie (besoin de boire permanent) pouvant conduire à une intoxication par l’eau (entraîne des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma). Les troubles sanguins sont variés et reflètent l’état de dénutrition. L’hypokaliémie (baisse du potassium) est dangereuse par ses risques cardiaques et résulte souvent, outre les vomissements, de la prise de laxatifs et(ou) de diurétiques.
Les autres conséquences de l’anorexie sur la santé sont :
-Des insomnies
-Une chute des cheveux
-Une fatigue permanente
-Une sensation de froid permanente
-Des pertes de mémoires
-Phénomènes d’aménorrhée
-Apparition d’ostéoporose
-Des malaises
-Une chute de tension
-Des angoisses régulières
-Des difficultés relationnelles majeures
-Des relations sociales pauvres
-Une vie sexuelle inexistante.
-La minceur devient maigreur (la perte de poids peut aller jusqu’à 50% du poids initial)
-Destruction des muscles
4) Les traitements
Marcel Rufo nous a parlé bien sur de thérapie et du suivi constant chez ces jeunes. Il nous a dit qu’il était absolument contre la séparation imposée du jeune avec sa famille. Faut-il rappeler qu’il a été le premier directeur de la Maison des adolescents – Maison de Solène- à Paris. Il nous a rappelé que lui et son équipe avait obtenu 80% de réussite et zéro suicide, la moyenne nationale étant de 50% à 60% et de 20% de suicides. Mais malgré ces résultats publiés, il est très isolé en France à adopter ce point de vue.
Depuis 2007, Marcel Rufo a rejoint l’hôpital Salvador à Marseille où il est train de mettre sur pied un très grand « complexe » avec un concept qui verra le jour en 2012. Les patients seront regroupés par tranche d’âge et non par pathologie. Effectivement, si on est cancéreux, voir des cancéreux toute la journée selon lui peut atteindre notre moral et de même si les anorexiques rencontraient des patients sportifs cela pourraient leur être bénéfiques.
Le traitement le plus connu se réalise à l’Hôpital Sainte-Anne où le but est de prendre le plus de poids en peu de temps. Le traitement est à la fois médical, psychologique et nutritionnel, et a pour objectif d’apprendre à manger normalement.
La reprise de poids : si nécessaire, on utilise la réalimentation par intraveineuse (sonde gastrique comme l’image de Justine du livre Ce matin j’ai décidé d’arrêter de manger :
Si certains aliments font peur (trop de graisse), les médecins essayent dans la mesure du possible de les remplacer par d’autres.
Une aide psychologique par des séances individuelles ou en groupe. Le but de ces séances est d’accepter la maladie. Une thérapie familiale est aussi entreprise car les parents doivent eux aussi accepter les origines de la maladie.
5) Des solutions
De nombreux sites et blogs sont crées pour les anorexiques, pour les aider à trouver des solutions ou pour aider les parents à essayer de comprendre les comportements. Des anciennes anorexiques parlent de leur calvaire, leur souffrance quotidienne. Il y a aussi les forums de discussion ou des groupes de soutiens se forment pour sortir de la spirale infernale. On peut donc voir dans internet des aspects positifs car cela permet de parler sans affronter les regards des autres. C’est un moyen pour les anorexiques de ne pas de renfermer sur elles-mêmes, de reprendre un contact social et de s’en sortir.
Beaucoup de centres ont été crées, notamment l’hôpital Sainte-Anne le plus connu, mais aussi :
-Groupe Français d’études de l’anorexie (Gefab) "Maison des sciences de l’homme" 54 , boulevard Raspail, 72270 Paris
-Institut des conduites alimentaires à Merignac
On peut aussi s’adresser à un généraliste, au médecin ou à l’assistante scolaire, aux services hospitaliers spécialisés (Institut mutualiste Montsouris, Maison de Solenn, CHU Robert-Debré à Paris, Centre Jean-Abadie à Bordeaux, CHU de Nantes, Clinique des Vallées près d’Annecy…), aux associations (Autrement : www.autrement.asso.fr, Gefab : http://dorigram.club.fr, Enfine : www.enfine.com) …
Des centres dans la France entière sont ouverts pour se soigner des TCA. Ils sont présents dans toutes les régions.
Quelques chiffres:
Environ 3% des femmes seront affectées par un trouble de l’alimentation au cours de leur vie.
Depuis 1987, les hospitalisations pour les troubles de l’alimentation dans les hôpitaux généraux ont augmenté de 34% chez les jeunes femmes de moins de 15 ans et de 29% chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans.
Les troubles de l’alimentation affectent plus les filles et les femmes que les garçons et les hommes. Les hommes représentent environ 10% des personnes affectées.
Notes:
*Toutes ces conséquences sur l’organisme ont été tirées des sites Internet de la bibliographie ; la plupart apparaissent dans la majorité des sites et/ou œuvres.
samedi 9 janvier 2010
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